Démarrer son compost en mai

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Le retour du printemps vous a donné envie de vous mettre au compostage ? Mai est un bon mois pour commencer votre compost. En effet, les températures qui se réchauffent permettront au compost de bien démarrer, et ce dernier ne séchera pas comme cela peut être le cas en été. Voici les conseils de Sébastien pour réussir votre compost à coup sûr !

En premier lieu, rappelons que le concept du compost est simple. Il s’agit de mettre en tas les déchets de cuisine et d’obtenir ainsi du terreau fertile.

Toutefois, l’élaboration et la mise en œuvre peuvent parfois s’accompagner de petits problèmes. On entend par exemple souvent parler d’odeurs inconvenantes, de déchets qui ne se décomposent pas…

Pour y remédier et les éviter, il y a des règles incontournables selon la méthode de compostage que vous souhaitez utiliser. Si vous les suivez, tout se passera bien !

  • Vous utilisez un composteur de jardin

Si vous optez pour la solution clé en main du bac composteur, vous pouvez commencer en mettant une couche de fond avec des branches pour favoriser une aération par le fond, puis y déposer les déchets de cuisine type épluchures de pommes de terre, de fruits (pommes, poires…), tout ce qui va être issu de la préparation de vos plats, ainsi que les coquilles d’œufs que vous pouvez écraser avant. Intégrez aussi les restes de vos repas à l’exception des viandes. Toutefois, ne vous formalisez pas trop si un déchet dont on vous a dit qu’il posait problème se retrouve dans votre composteur : le compost ne s’arrêtera pas pour un morceau d’écorce d’orange et ne sera pas envahi de rongeur avec un seul morceau de viande !

Tant que vous rajoutez de la matière structurante et que vous aérez votre tas vous n’aurez pas de désagréments.

Matière sèche pour le compost avec feuilles et herbes sèches

Quand les températures augmentent, l’activité biologique dans votre compost aussi. C’est pourquoi, c’est le moment de bien le remuer. Faites une à deux fois par semaine des trous et remuez le avec un bâton ou une tige en métal afin de mélanger la matière et de créer des voies d’air.

Et pourquoi pas finir le compost en tas à côté, en le recouvrant de tonte ou de feuilles, puis en mélangeant et en veillant à ce que le tas reste humide, mais pas trempé afin d’extraire le compost déjà en fabrication dans le composteur.
Ainsi votre compost bientôt prêt ne recevra pas de nouveau déchets, et vous repartez pour un nouveau cycle. Le tas sera utilisable deux à trois semaines après directement au pied des arbres ou des plantes.

Si vous souhaitez remplir des pots, il faudra attendre et remuer, encore au moins un mois, jusqu’à l’obtention d’une texture grumeleuse et d’une odeur d’humus. Ce compost pourra passer par une opération de tamisage, et le rejet de ce passage au tamis pourra être réinjecté dans le composteur.

Pelle avec du compost

  • Vous compostez en tas

Si vous compostez directement en tas en extérieur, de la même manière, faites un fond de matières brunes que vous stockerez à côté du tas pour en rajouter au fur et à mesure.

Le tas qui chauffe est la méthode de compostage la plus connue et répandue. Elle consiste à déposer à même le sol, des couches successives de matière et à les mélanger. Cette masse chauffe et, au bout de plusieurs mois, elle produit une sorte de terreau.  

Un tas de compost qui chauffe
Un tas de compost qui chauffe _ Sébastien Bonardi

Cette méthode est pratique, elle prend peu de place elle est également rapide et permet d’obtenir un fertilisant relativement riche et naturel.

Néanmoins, elle implique la perte de nutriments riches et précieux pour les plantes. Lorsqu’il pleut, le compost en tas est lessivé. Il perd en moyenne 50 % d’azote et d’importantes quantités de potasse pendant sa durée de vie. Or, l’azote nourrit les plantes et la potasse favorise le développement des organes de réserve (tubercules, racines, fruits), tout en rendant les végétaux plus résistants aux maladies.

Par ailleurs, le tas qui chauffe peut laisser s’échapper des émanations de CO2 et de méthane s’il est mal aéré. En effet, le compostage se traduit par une réduction de masse de 50 % environ, due au dégagement de CO2 (provenant majoritairement de la minéralisation de la cellulose) et de vapeur d’eau.

Il faut donc remuer régulièrement, une fois par semaine et humidifier, en ajoutant éventuellement un peu d’eau sans tremper son compost (on peut aérer avec une tige en même temps).

Vous pouvez constituer plusieurs tas. Il sera en effet plus facile de les remuer correctement plutôt qu’un gros tas que vous ne bougerez pas à cœur.

Il faudra entre 9 et 12 mois pour obtenir un compost utilisable.

En remuant régulièrement et en ajoutant bien des matières brunes au fur et à mesure, vous éviterez la formation de nids de guêpes. Et fermez bien votre composteur pour que les rongeurs ne puissent y avoir accès.

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