Penser le jardin de manière écologique, c’est accepter qu’il fasse partie d’un tout, d’un écosystème. Dans cet écosystème, certains éléments seront hostiles, les maladies et ravageurs qui viennent abîmer ou détruire les plantes que le jardinier s’efforce de maintenir en bonne santé : champignons, insectes, bactéries. Cependant, si on leur laisse la place ou qu’on les favorise, des alliés, qu’on appelle les auxiliaires, peuvent apparaître et aider à rétablir un équilibre.
- Qu’est-ce qu’un auxiliaire ?
Il peut d’agir d’insectes, d’oiseaux ou de mammifères par exemple, qui combattent par leur seule présence les éléments hostiles au potager.
- Comment les attirer dans le potager ?
Pour permettre leur installation dans le potager il faut qu’ils trouvent un abri et de la nourriture. Bref, le gîte et le couvert !
La première règle à connaître pour permettre leur émergence c’est que la diversité appelle la diversité. Plus il y a de plantes différentes, plus le jardin est vivant, plus les chances sont grandes que la solution à un problème de ravageur soit présente au sein même de cette diversité. Cela crée un équilibre, comme dans la nature.
Pour cela, je conseille de laisser des parcelles de flore spontanées (sauvages) qui réaliseront des cycles complets de croissance, des mauvaises herbes, des haies où l’on maintiendra autre chose qu’une ligne d’espèces classiques d’ornement. Par-là, il faut comprendre que la vision traditionnelle du jardin “au carré”, sans une herbe qui dépasse, est peu propice à l’expression de cette diversité.
Cela demande de repenser complètement le rapport à l’esthétique et l’entretien du jardin, de planifier dans le même concept l’aspect nourricier et paysager. L’intégration d’arbres, d’arbustes, de points d’eau participe à la même logique de maintien d’un milieu de vie complexe.
Bien entendu plus la surface de jardin est importante plus on va pouvoir penser librement ces mises en place, mais même dans des petits jardins il est possible de réaliser des aménagements répondant à cette logique.
- Créer des espaces dédiés aux auxiliaires
Vous pouvez aussi créer destas ou murets, en pierre et en bois, dans et sous lesquels les animaux vont se réfugier. Des nichoirs pour les oiseaux, à l’abri des chats (premier prédateur des oiseaux) pour qu’une grande diversité d’êtres vivants puissent s’installer.
La réduction voire l’arrêt du travail du sol favorisent aussi l’installation d’insectes, qui se déplacent sous une litière faite de paille, de broyat de bois, dans laquelle prolifèreront des mycelium (champignons) transformant cette matière en “bonne terre”.
- Pourquoi favoriser la prolifération des auxiliaires ?
Cet accroissement de la vie dans le jardin permettra la mise en place de chaînes trophiques, ou chaînes alimentaires, où les alliés du jardin seront présents suffisamment tôt et en grand nombre pour gérer certaines petites problématiques.
Ces alliés du jardin consommeront aussi du nectar, et favoriseront la pollinisation de vos plants à l’instar des abeilles. Il faut donc réfléchir à installer une couverture annuelle de plantes mellifères, avec des floraisons toute l’année. De nombreuses plantes spontanées peuvent jouer ce rôle, et on peut aussi trouver leur équivalent en plantes cultivées.
Pour conclure, la mise en place d’un tel jardin se réfléchit dans un temps long et ne donne pas systématiquement des résultats immédiats, aussi faut-il accepter des pertes et échecs au début, le temps qu’un équilibre se mette en place.