- Un coût supérieur à la moyenne nationale
En Corse, le coût du service public de gestion des déchets ménagers par habitant est supérieur à la moyenne nationale, + 64 % par rapport aux zones touristiques.
Cela s’explique par différents facteurs.
- La quantité de déchets (déchets ménagers et assimilés et ordures ménagères). Globalement, les quantités de déchets en Corse ne sont pas supérieures à la moyenne des collectivités en secteur touristique mais la part des ordures ménagères est plus importante (58 % des déchets municipaux) ;
Consulter le bilan 2019 des déchets - Les performances de tri : lorsque les quantités collectées sont faibles, les coûts à la tonne sont élevés.
- Les nouvelles collectes déployées pour augmenter les performances de tri (carton, verre, biodéchets) génèrent des coûts conséquents : le coût des flux, hors 5 flux principaux (OMR, verre, papier, emballages, déchèteries), est de 37 €/hab., soit 15 % du coût total.
- Le nombre de flux en porte à porte et les fréquences de collecte.
- La géographie : l’insularité, la topographie (région montagneuse) et le réseau routier.
- Les variations de population liées au tourisme, qui nécessitent des moyens techniques et humains adaptés au pic estival.

- L’organisation du service en Corse
Les Intercommunalités décident de la politique sur leur territoire, gèrent les bacs et les collectes.
Le SYVADEC réceptionne les flux collectés par les intercommunalités dans ses installations (recycleries, quais de transfert, centres de stockage), recycle les déchets triés et enfouit les déchets résiduels.
- La fiscalité « déchets » en Corse (Enquête SYVADEC 2020)
Le service public de gestion et de prévention des déchets est financé par des taxes spécifiques :
– la taxe d’enlèvement des ordures ménagères -TEOM- prélevée sur la taxe foncière ;
– ou la redevance d’enlèvement des ordures ménagères – REOM – qui fait l’objet d’une facturation en direct de l’intercommunalité ;
– et la redevance spéciale pour les professionnels.
Cette fiscalité représente 199 €/hab. en Corse, contre 105 € en moyenne nationale. À noter que la fiscalité spécifique est insuffisante et qu’elle est complétée par le budget général à hauteur de 53 €/hab.
- Répartition des charges par étape technique

POUR SE REPÉRER
Moyenne nationale
Collecte : 37 %
Transport : 8 %
Traitement : 40 %
Le premier poste de charge est la collecte, qui représente la moitié des charges. Cette part est bien supérieure à ce qui peut être observé en moyenne nationale. Le référentiel national met en évidence la corrélation entre le coût de collecte et le nombre de collectes au porte à porte.
En Corse, toutes les collectivités ont développé le porte à porte sur un ou plusieurs flux (avec un certain nombre de ces collectes dédiées aux professionnels) et les fréquences de collecte sont élevées.
La part du coût de transport (gestion des quais de transfert et transport jusqu’aux centres de traitement) est plus élevée que la moyenne nationale. Cela s’explique par la géographie et par la fermeture anticipée du site d’enfouissement de la plaine orientale à partir du mois d’août, qui nécessite chaque année de transporter les ordures ménagères de la Haute-Corse vers Viggianello.
En revanche, la part des coûts de traitement est nettement inférieure à la moyenne nationale. Les charges pèsent pour 25 % du service en Corse contre 40 % au national.
À noter : le coût du traitement à la tonne est de 99 € en Corse contre 115 € au niveau national. Cependant, la quantité importante d’ordures ménagères (425 kg/hab. contre 255 kg/hab. en moyenne) engendre un coût ramené à l’habitant permanent supérieur à la moyenne nationale.
- Focus sur les ordures ménagères : des surcoûts de collecte et de transports
Chiffres clés (coût aidé) : 135 €/hab. – 329 €/t

L’écart par rapport aux coûts moyens nationaux s’explique principalement par les coûts de collecte (+ 50 € par tonne) et les coûts de transport (+ 28 € par tonne).
A l’inverse les couts de traitement sont inférieurs au ratio national (- 16 € par tonne).
POUR SE REPÉRER
Les coûts des chiffres clés exprimés en €/hab. ou en €/t sont les coûts aidés = coût des étapes techniques + coûts des charges fonctionnelles – recettes perçues (subventions, soutiens et ventes).
- Focus sur le tri : un service impacté par le schéma de collecte et l’insularité
Chiffres clés (coût aidé) : 38 €/hab. (les trois flux) – 1 126 €/t d’emballages, 498 €/t de papier et 275 €/t de verre

Les coûts pour le papier se situent dans la moyenne nationale.
Pour les emballages, l’écart par rapport aux coûts moyens nationaux est dû aux collectes réalisées majoritairement en porte à porte, aux quantités collectées, qui ont beaucoup progressé mais qui restent en deçà de la moyenne nationale, ainsi qu’aux coûts de transport et tri importants dus à l’absence de centre de tri en Corse.
Pour le verre, les coûts sont supérieurs aux ratios nationaux, cette différence s’explique par les collectes porte à porte notamment celles auprès des professionnels.
Pour le tri, l’amélioration des performances permettra de réduire le coût à la tonne.
- Focus sur les recycleries : des coûts dans la moyenne nationale
Chiffres clés (coût aidé) : 32 €/hab. – 175 €/t

En Corse, le coût aidé (coût des étapes techniques + coûts des charges fonctionnelles – recettes perçues (subventions, soutiens et ventes) est de 32 €/hab. contre 36 €/hab. au niveau national.
- Focus sur les biodéchets

Les coûts de collecte élevés des biodéchets sont liés aux faibles quantités collectées et au mode de collecte en porte à porte.
Par ailleurs, le caractère fermentescible des biodéchets implique d’utiliser des bennes spécifiques étanches et de les transporter rapidement vers les sites de traitement même si elles ne sont pas pleines, ce qui explique des coûts de transport élevés.
Consulter le rapport de l’ADEME sur le coût 2019 des déchets en Corse